En 1988, Sepp Lederer quitte la direction de l’en­treprise. Son fils Stefan reprend les rênes de LOWA aux côtés de Berti. Il poursuit le déve­lop­pement d’une nouvelle géné­ration de chaussures de montagne légères, une catégorie qui remporte depuis quelques années un grand succès sur le marché. Pensée pour détrôner la basket dans la catégorie des sports d’ex­térieur, la chaussure de trek voit le jour.

À l’inverse, la chaussure de ski, star du commerce saisonnier hivernal, devient de plus en plus lourde et de plus en plus technique. La réception commerciale des nouveaux modèles de ski est moins enthou­siaste que prévu. Pour empirer les choses, la météo ne fait pas le bonheur des profes­sionnels avec plusieurs hivers doux et très peu de chutes de neige. En février 1990, on enre­gistre même une tempé­rature de 5,74 degrés en Allemagne : la valeur la plus élevée depuis 1881.

Les grands boule­ver­sements des années 90

Sur le plan économique, la troisième géné­ration de Wagner-Lederer n’obtient pas les mêmes résultats que la deuxième. En raison d’une série de mauvaises décisions mais aussi de la trans­for­mation rapide du marché, LOWA se trouve en difficulté financière. Une fois de plus, l’avenir de l’en­treprise repose entre les mains des banquiers. C’est à cette période que Werner Riethmann fait son arrivée chez LOWA : ancien directeur général de Raichle, un fabricant de chaussures suisse, il connaît bien l’en­treprise LOWA et la famille Lederer. En 1992, le conseil consultatif de la Deutsche Bank le nomme à la tête de l’en­treprise.

Ceux qui étaient présents pendant cette période de grands boule­ver­sements en gardent des souvenirs parfois rocam­bo­lesques. Werner Riethmann raconte par exemple que des montagnes de matériaux inutilisés s’étaient amon­celées dans les hangars et les garages de l’en­treprise : le stock était si important qu’il a suffi pour produire des chaussures pendant une année entière. Au bout d’un an, le contrat de Werner Riethmann prend fin, et la mise en vente de l’en­treprise LOWA est enclenchée.

En devenant actionnaire majo­ritaire de l’en­treprise LOWA, Tecnica atteint une position stra­tégique sur le marché des chaussures alpines. Peu après l’ac­qui­sition, Werner Riethmann fait son retour chez LOWA et prend un nouveau départ au sein de l’en­treprise. La colla­bo­ration entre Tecnica et LOWA semble placée sous une bonne étoile. Une employée se souvient de la première fête commune organisée à l’oc­casion des 70 ans de la marque LOWA : « C’était une très belle fête. Nos parte­naires ont beaucoup apprécié la présence d’un orchestre local, les « Jetzen­dorfer Haus- und Hinte­rhof­mu­si­kanten ». Allemands et Italiens, toute la salle a fini par danser la polonaise ! Il y avait vraiment une très bonne ambiance. »

Quelques évolutions

Après le rachat de l’en­treprise, une part d’in­cer­titude subsiste pour ses employés et la commune de Jetzendorf. LOWA va-t-elle survivre sur le long terme ? Son siège va-t-il rester à Jetzendorf ? L’offre va-t-elle évoluer sous l’in­fluence de Tecnica ?

La nouvelle équipe de direction s’em­presse de répondre à ces questions : LOWA restera un fabricant de chaussures d’al­pinisme, et restera à Jetzendorf. En revanche, les chaussures de ski seront désormais produites en Italie par Tecnica. Leur conception et leur fabri­cation étant coûteuses, il n’est pas pertinent de leur consacrer deux sites différents au sein du même groupe. Produites par Tecnica pendant encore dix ans, les bottes de ski finiront par être retirées de l’offre LOWA en 2008.

Ce sont les chaussures de montagne LOWA qui portent la marque sur la voie du succès. Sa devise : LOWA… simply more. En l’an 2000, après une série de restruc­tu­rations, d’in­ves­tis­sements, d’agran­dis­sements et d’amé­lio­rations tech­niques, l’en­treprise atteint un nouveau sommet et franchit la barre du million de paires vendues.

La famille Lederer décide de revendre ses parts dans l’en­treprise.

qui détient aujourd’hui les marques Nordica, Rollerblade, Blizzard et Moon Boot. LOWA optimise ses procédés de fabri­cation et transfère la production des chaussures de ski en Italie. Les chaussures de montagne et de trek LOWA restent produites à Jetzendorf.

Celui-ci devient rapi­dement un best­seller et un classique de la marque. Aujourd’hui encore, la popu­larité de RENEGADE ne se dément pas.

L’en­treprise poursuit sa croissance et construit de nouveaux locaux de production. L’atelier de 15 mètres carrés où Lorenz Wagner avait commencé à confec­tionner des chaussures est devenu une usine moderne qui s’étend sur 7 000 mètres carrés.

Cette colla­bo­ration exploite des synergies entre les deux entre­prises, et leurs produits se complètent parfai­tement. Les années suivantes, 36 nouveaux Stores ouvrent leurs portes en Allemagne, en Autriche et en Italie.

LOWA commer­cialise ses produits dans de nombreux pays d’Europe, mais aussi aux États-Unis, en Chine et en Australie.

Grâce à ses parte­naires de production en Slovaquie, en Bosnie, en Italie et en Croatie, LOWA produit des chaussures dans toute l’Europe.

La même année, LOWA rachète son partenaire de production Riko Sport. Le site de déve­lop­pement de l’en­treprise italienne devient « LOWA R&D », et son site de production en Slovaquie « LOWA Production ». LOWA compte plus de 2 000 employés.

La marque compte parmi les premiers producteurs au monde de chaussures d’ex­térieur de haute qualité, et exporte ses produits dans 80 pays.