Sueurs froides dans les hauteurs

Chine Aux côtés de Luka Lindič, l’athlète Ines Papert (membre de l’équipe LOWA PRO) entreprend sa première ascension d’un sommet de plus de 8000 mètres sur la face sud du Shisha­pangma – en style alpin, bien entendu. Mais peu de temps après son départ, l’ex­pé­dition prend un tour dramatique.

Ines Papert en pleine ascension

Ines Papert en pleine ascension

Avec ses parois raides et tech­niques, la face sud du Shisha­pangma est un défi pour les sportifs à la recherche d’as­censions extrêmes : seules quelques équipes en sont venues à bout. Rien d’étonnant à ce qu’Ines et Luka aient été les seuls à tenter de relever le défi en 2018… Accom­pagnés par des porteurs, Luka et Ines atteignent le camp de base le 17 avril, à 5 300 mètres d’al­titude.

river freeze winter

« Passé ce point, c’est chacun pour soi. Pas de sherpa, pas de cordes fixes, pas de réserves d’oxygène. L’es­calade se fait en petits groupes. »

Ines Papert | LOWA PRO Team

Avant de s’at­taquer à la face sud du Shisha­pangma, les deux sportifs doivent prendre le temps de s’ac­climater à l’al­titude. Pour cela, l’équipe choisit le Nyanang Ri (7 071 m), qui rejoint le Shisha­pangma par l’une de ses arêtes. L’équi­pement est transporté au bas de la montagne, et le 30 avril, lorsqu’une fenêtre météo suffisante semble se dessiner, l’as­cension peut commencer. À 6 300 m d’al­titude, Ines et Luka posent leurs sacs à dos pour leur deuxième bivouac, et s’ins­tallent dans une crevasse du glacier, sous le flanc de la montagne. Ines se souviendra plus tard que cet empla­cement lui semblait sûr et bien protégé. Malheu­reu­sement, c’est sans compter sur la neige qui tombe à gros flocons pendant toute la nuit.

Vers cinq heures du matin, une coulée dévale le flanc de la montagne : c’est une avalanche.

river freeze winter

« Nous nous sommes réveillés en sursaut et nous avons compris ce qu’il se passait. Aucun doute, la situation était sérieuse. Pendant que Luka quittait la tente, j’ai déchiré un trou dans la toile, paniquée, car je commençais à manquer d’air. Je sentais le poids de la neige sur mon corps, et je n’avais qu’une idée en tête : sortir de là. Luka m’a tirée de la tente, et nous sommes restés là, en chaus­settes, pendant que la toile dispa­raissait sous le poids de la coulée. Au dernier moment, il a tout de même réussi à sauver nos chaussures. »

Ines Papert | LOWA PRO Team

Après l’ava­lanche

Luka et Ines trouvent refuge dans une petite grotte de glace, et attendent que les conditions météo­ro­lo­giques s’amé­liorent. Dès que le temps le permet, Luka se met à la recherche de leur équi­pement enfoui dans la neige : sans lui, ils sont pris au piège sur la montagne. Deux longues heures plus tard, ils retrouvent le matériel dans une tente réduite en morceaux, et entre­prennent la descente.



Malgré leur grande expé­rience en montagne, Ines et Luka sont choqués. « Pendant une journée, nous sommes restés comme pétrifiés, » se souvient Ines. « Puis nous avons décidé de pour­suivre l’ex­pé­dition. Nous sommes deux grimpeurs et alpi­nistes profes­sionnels ; après ce genre d’ac­cident, notre volonté de continuer n’est plus de l’ordre du rationnel. Mais comment faire face à ce genre d’évè­nement sans être dans un état d’an­goisse permanent ? Enfin, après de nombreux pour­parlers, nous sommes tombés d’accord : nous n’étions pas prêts à rentrer chez nous. Mais notre but initial, le Shisha­pangma, semblait désormais hors de portée », explique Ines. Plutôt que de retenter l’as­cension du Nyanang Ri, ils changent de plan et décident de se concentrer sur le Pungpa Ri.

river freeze winter

« Nous avions un nouvel objectif en vue : inaugurer une voie sur la face ouest du Pungpa Ri, encore vierge. »

Ines Papert | LOWA PRO Team

  • Start of the climb on Pungpa Ri.

Une malchance tenace

Mais lors de l’as­cension du Pungpa Ri (7 450m), également relié au Shisha­pangma, la chance ne sourit toujours pas aux deux athlètes. Des chutes de neige quasi-quoti­diennes rendent la phase prépa­ratoire très difficile. Au cours du mois de mai, une brève fenêtre météo se présente ; mais les faibles chutes de neige sont accom­pagnées de vents violents et de tempé­ratures frôlant les –28 degrés Celcius au sommet. Sans passer par l’ad­vanced base camp, lnes et Luka progressent jusqu’à 6 500 mètres. Ils prévoient d’at­taquer les 1 000 mètres restants le lendemain matin… mais doivent malheu­reu­sement changer de plan.

river freeze winter

« Au moment où j’en­filais mon harnais, j’ai perdu le peu de sensations qu’il me restait dans les doigts. Je me suis demandé comment j’allais parvenir jusqu’au sommet. Nous avons tout de même commencé à grimper, mais bientôt, je me rends compte que je n’y arri­verais pas, et je suis sentie envahie par un sentiment d’im­puissance totale. »

Ines Papert | LOWA PRO Team

  • des conditions difficiles sur la montagne

    des conditions difficiles sur la montagne

Pour ne pas mettre leur vie en jeu, Ines Papert et Luka Lindič sont contraints d’aban­donner leur ascension : ils ne veulent pas renouveler l’ex­pé­rience du Nyanang Ri. Mis en diffi­cultés par une avalanche, des conditions météo­ro­lo­giques instables pendant toute la durée de leur expé­dition et une accli­ma­tation insuf­fisante, le duo déclare forfait.

  • In the nice weather hours was our base camp really a paradise with a great view towards Shishapangma.

La chaussure

« Lorsque l’on arpente des voies difficiles en haute altitude, il faut une chaussure capable de répondre préci­sément à ces exigences. Grâce au modèle 6000 EVO RD, j’ai exac­tement ce qu’il me faut. »

EXPE­DITION 6000 EVO RD: Tout comme EXPE­DITION 8000 EVO RD, ce modèle d’ex­pé­dition associe le savoir-faire LOWA et l’ex­pé­rience de l’al­piniste Ralf Dujmovits. Les qualités des chaussures EXPE­DITION 6000 EVO RD se révèlent lors des circuits dans les Alpes occi­dentales et les expé­ditions jusqu’à 6 000 mètres d’al­titude. Elle contient un chausson amovible parti­cu­liè­rement confortable, doté d’une isolation Primaloft® 200 grammes et d’une doublure inté­rieure Drylex à séchage rapide.
EXPEDITION 6000 EVO RD

Les faits

Durée:
4 semaines
Difficulté:
Conditions très difficiles
Climat:
Polaire